À dix-neuf ans, il part en Asie centrale pour un long voyage, de la Mongolie au Tibet, dans des conditions plus que précaires : c'est le départ vers un ailleurs inconnu des circuits touristiques. Sa géographie personnelle lui ouvre désormais les grands espaces, l'Eurasie jusqu'à Vladivostok, les sommets des Andes... À l'automne, il va de la Macédoine à la Hongrie, recommande Malte en mars, aborde aux Orcades, aux Shetland, revient pour repartir... Sauf pour le premier, davantage détaillé, ses récits vagabonds illustrent surtout une réflexion exigeante. Cédric Gras est né en 1982 ; les explorations, les découvertes, les zones blanches des cartes appartiennent au passé même si la réalité reste toujours fantasmée. Il a dû apprendre à voir le monde tel qu'il est, abandonnant les images pour son seul regard. Il se nourrit des paysages, de solitude, de l'heureux accord d'une rencontre, continue sa route à l'écart des voyageurs ""raisonnables"" et des hôtes encombrants, apprend le russe à Omsk, dort dans les yourtes... Le vocabulaire est précis, presque précieux, les phrases polies et repolies rendent toutes les nuances d'une pensée subtile, originale, poétique. Cette ""invitation au voyage"" donne à voir d'autres lointains.