Eduardo Halfon part à la recherche de la villa de ses grands-parents où il passait ses vacances avant que l’insécurité ne chasse la famille du Guatemala. Le frère de son père, Salomon, du même prénom que ses deux grands-pères, l’un venu du Liban, l’autre de Pologne, se serait noyé dans le lac de d’Amatitlan à l’âge de cinq ans, disparition dont Eduardo veut percer le secret. Quarante ans plus tard, le jardinier Isidoro travaille toujours dans cette propriété ; ces retrouvailles ouvrent la boîte des souvenirs… Le livre d’Eduardo Halfon, écrivain d’origine sud-américaine (Monastère, NB avril 2014), est autobiographique. Il est traversé d’errances et de deuils. Car cette famille juive a subi de multiples épreuves que l’on occulte. La mort mystérieuse du petit Salomon en est le symbole : la douleur et la culpabilité rendent mutique. L’auteur scrute le passé pour comprendre et trouver des réponses à ses interrogations. Certes, ses pérégrinations en Pologne et surtout au Guatemala ne lui apportent que peu de certitudes, mais elles lui permettent de dévoiler par petites touches une part de l’histoire interdite et de rendre hommage aux disparus. Le style poétique et dépouillé, la construction fluide servent ce livre court, empreint de sensibilité. (L.G. et E.L.) (source : les-notes.fr)