Quel lien y a-t-il entre le Carnaval noir où furent assassinés, en 1575 à Venise, des hommes liés à la Scuola Grande del Sepulcro Santo, et les meurtres d’individus contemporains – en 2016 – qui faisaient des recherches très fines sur ces évènements ? Ils sont nombreux à entrer dans la danse : ecclésiastiques douteux, banquiers suisses, policiers suspects, universitaires pointu.e.s, terroristes islamistes, confréries d’extrême droite… Que sortira-t-il de ce tutti frutti ? Les complots seront-ils déjoués ? Metin Arditi (Mon père sur les épaules, NB juillet-août 2017) revient à la Venise du Torquetto et concocte avec brio une double intrigue. À l’ébranlement qu’a subi l’Eglise catholique du XVIe siècle, suite à la Réforme et aux découvertes de Copernic contrant l’héliocentrisme, répond aujourd’hui la politique d’un pape argentin taxé parfois de laxisme et que veut abattre une alliance improbable entre ultraconservateurs et djihadistes. De courts chapitres efficaces et enlevés se succèdent sur un tempo serré. L’action menée tambour battant dévoile ce qu’il faut, quand il faut, avec la complicité de héros bien vivants et attachants, sans que jamais s’emmêlent les fils qui relient une époque à l’autre. Divertissant et plus encore instructif, un roman qu’on quitte à regret. (L.K. et M.-C.A.) (source : les-notes.fr)