Le Leeton s’ouvre comme un oeil démocratique au milieu des terres du Cushinberg où la tyrannie règne avec férocité depuis 30 ans. Kaplan, tueur de haut vol, est expédié comme cheval de Troie pour déstabiliser cette résistance offensante. Mais, à l’atterrissage laborieux au-delà du mur isolant Leeton, l’agent est recueilli par Rimbolt et des jeunes, embrigadés dans une milice jusqu’à leur 16 ans. Bien informés, ils lui font découvrir la ville et les rumeurs de disparition d’enfants – sacrifiés ? Prise de conscience politique pour l’adulte qui redécouvre des souvenirs enfouis, comme pour l’adolescent qui s’interroge sur le fonctionnement du Leeton. Ce jeu de rôles se déroule dans un cadre monumental conçu par Schuiten où l’on découvre à chaque rue, chaque quartier un nom évocateur : Kaplan l’espion, Rimbolt qu’on relit volontiers Rimbaud. Manipulations, enfumages soutiennent un suspense très intellectuel qui s’achève par un tour de passe-passe dans la veine d'Hitchcock ou Le Carré. (R.F. et A.T.)� (source : les-notes.fr)