Michela Canova est journaliste dans une radio privée, Radio-Italia Viva. Un soir, au retour d'un stage, elle apprend que sa voisine de palier, Angela Bari, a été assassinée. Peu de temps après, son directeur de programmes lui demande de préparer une série d'émissions sur les crimes perpétrés contre des femmes et jamais élucidés... A partir de ses recherches, Michela est amenée à tenter de retracer la vie d'Angela Bari, de percer le secret de cette voisine qui semblait vouloir l'éviter lorsque, par hasard, elles se croisaient dans leur immeuble. Ecoutant et réécoutant les voix des proches de la victime qu'elle a enregistrées sur son magnétophone, Michel n'a de cesse de discerner dans les intonations, les sonorités, les timbres, le moindre indice susceptible de la mener au criminel. Dès lors, c'est l'occasion pour elle _ et pour le lecteur _ d'engager une réflexion sur la qualité des sons, sur les particularités des voix et leur rapport avec l'authenticité des témoignages qui de s'interroger sur les liens entre la voix et la personnalité. Mais la voix est indissociable du discours qu'elle porte, et chacun des personnages interviewés pour l'enquête radiophonique (la soeur et la mère de la victime, ses amants, ses rencontres de passage) apporte un éclairage particulier sur l'existence de la mystérieuse Angela. Dans un style efficace, dépouillé, en apparence simple, Dacia Maraini nous montre comment une société se tisse à partir d'individualités dont un des moyens de communication est la parole, tout en posant que cette parole est un leurre, un miroir aux alouettes. Née à Florence, Dacia Maraini vit à Rome. Elle a publié de nombreuses pièces de théâtre, des recueils de poésie, des romans dont la plupart ont été couronnés de prix littéraires et abondamment traduits. En France sont parus, entre autres: Femme en guerre, Les Vacances, La Vie silencieuse de Marianna Ucria, Le Petit Alberto, etc. L'une des figures les plus en vue du féminisme italien, elle a été la compagne d'Alberto Moravia.