Holland Island, dans la baie de Chesapeake en 1917. Même si la bande de Bill LeRoux se moque de lui à cause de son bégaiement, Marco est heureux dans son île. Il dialogue avec les oiseaux sur la dune, rend visite à l’oncle Charlie dans son phare, montre la cachette du marais à son amie Magda. Cet automne-là, des événements graves vont perturber sa vie. Tom, son grand frère, et plusieurs jeunes hommes de l’île partent pour la guerre, en France. Puis une nuit, une grosse tempête inonde le village ; l’église, l’école sont envahis, et la mer ne reflue pas. L’île s’enfonce sous l’eau, de nombreux habitants la quittent y compris la famille de Magda.
Soutenu par les belles illustrations en noir et bleu d’Amandine Delaunay, le jeune narrateur nous fait partager son amour de cette petite île de pêcheurs, paisible refuge des oiseaux, notamment migrateurs, durant les six mois qui chambouleront sa vie. L’impatience anxieuse du coup de sifflet du bateau du courrier, la montée de l’eau, le départ de Magda et l’arpentage de l’île avec la maitresse ponctuent les mois. À travers le regard et préoccupations de l’enfant, on discerne parfaitement le désarroi pudique et silencieux des habitants devant la catastrophe annoncée. Le phénomène naturel dont le roman est inspiré est raconté en dernière page. (A.T. et M.D.)