Madrid, octobre 1935. Architecte renommé, Ignacio Abel, quarante-huit ans, attire l'attention d'un riche Américain qui a un projet pour lui. Marié, père de deux enfants, il a toujours méprisé l'idéologie très conservatrice de sa belle-famille et n'est fidèle à son épouse que par habitude. Soudain il tombe éperdument amoureux de Judith, une jeune Américaine qui découvre l'Espagne. Son caractère pusillanime et velléitaire le laisse démuni devant les horreurs de la guerre civile et il choisit la fuite aux États-Unis en octobre 1936. Un long voyage lui permettra-t-il de revoir Judith ? À partir d'une intrigue assez mince, voire banale, Antonio Muñoz Molina, romancier couvert de prix (Le vent de la lune, NB mai 2008), écrit une oeuvre magistrale qui embrasse tous les domaines, de la vie la plus intime des personnages à l'évocation terrible de la guerre civile. Très longues phrases enveloppantes qui traquent la vérité, vocabulaire riche et rigoureux, répétitions qui jamais ne lassent, mais sans cesse creusent le moindre fait et l'enrichissent. On vit littéralement avec ce héros trop ordinaire. Et l'aventure est extraordinaire, grâce à une écriture aussi subtile que vigoureuse et sans concession. Certes, le roman est long ? pourtant on le quitte à regret. (source : les-notes.fr)