Myriam, adolescente introvertie de dix-huit ans, se retrouve seule avec son père depuis que son frère a fui, au lendemain du suicide de leur voisine. Le fils de cette dernière, Yann, quarante-trois ans, venu pour vendre la maison de sa mère, déflore et épouse Myriam dans les semaines suivantes. Passant de la férule de son père à celle de son mari et de sa belle-soeur Maria, elle met au monde une petite Caroline, bébé difficile, pour laquelle elle n'éprouve aucun sentiment maternel. Dans cette vie solitaire, les figures du passé réapparaissent : sa mère, qui l'avait abandonnée enfant, son frère, qui lui fournit de l'héroïne, et son père mourant, silencieux depuis son mariage. Elle survit entre alcool, sexe, drogue, cure de désintoxication et rencontres incertaines. Philippe Djian (Chéri-Chéri, NB novembre 2014) garde son style parlé, sans chapitres ni guillemets. Cette écriture spontanée, à la première personne, permet de vivre en toile de fond la douleur omniprésente de l'abandon maternel de cette toute jeune femme qui essaie difficilement de se construire. Bien que le chaos de sa vie soit effrayant, on s'attache peu à peu à elle. Le titre reprend des vers de Rimbaud et laisse augurer l'espoir d'une émancipation bienvenue au bout du chemin. (F.G. et E.A.) (source : les-notes.fr)