Laura et son riche mari s'apprêtent ; demain, ils partent pour un voyage lointain. Un dîner avec le frère de Laura, sa fille et un vieil ami doit célébrer ce soir leur départ. Lorsque un appel téléphonique apprend à Laura la mort de sa mère? Cette Espagnole veuve d'un Cubain, exilée aux États-Unis, usée par la misère, vivait dans une maison de retraite où ses enfants et la petite-fille qu'elle avait élevée ne venaient pas la voir. Laura décide de ne rien annoncer tout de suite. La soirée, la nuit commencent dans un malaise palpable pour le lecteur-voyeur qui assiste comme en temps réel aux échanges laborieux camouflant les non-dits. Les émotions, les réflexions intimes sont fouillées avec une précision insistante, mettant à vif les nerfs douloureux autour du squelette du passé. Des mots froidement justes dénudent ainsi les remords, les tropismes complexes de l'amitié, de l'amour et du sexe, la quête déçue d'amour maternel, l'amertume de la vieillesse approchante, la honte de l'échec social, le pouvoir de l'argent. Des pans de vie se dévoilent, des rôles inattendus se jouent. Presque autobiographique, écrit en 1974, ce roman d'une composition quasiment classique est maîtrisé jusqu'au bout. (source : les-notes.fr)