Mal aimée, se trouvant laide, Sandrine rêve de quitter son Nord minable, de mener la grande vie. Tout est bon pour y parvenir, arnaques aux petites annonces, escroqueries risquées faisant monter l'adrénaline, puis prodigalité inouïe. La rouquine virevoltante carbure à l'alcool et aux amphétamines, s'éclate, transgresse les tabous. La police à ses trousses, elle change de domicile, d'identité. Peine perdue. Comment rentrer dans le rang sans succomber à ses démons passés, même en trouvant un protecteur nanti ? Éric Faye (Nagasaki, NB novembre 2010) a réellement rencontré cette personnalité fascinante il y a plus de vingt ans et a enregistré ses confessions. Mêlant réalité et fiction, il multiplie les retours en arrière sur l'enfance et sur le mariage malheureux, sur les péripéties plus ou moins vraisemblables. Il construit un personnage ambigu de fine comédienne et psychologue, presque cyclothymique, dont curieusement il admire les excès. Durablement impressionné, il décrit avec empathie et amitié un itinéraire de marginale opposé à son propre caractère, un désir très fort d'échapper à un sort inéluctable, une résilience inattendue. Frère, amants et protecteur de l'héroïne sont croqués de façon pittoresque. (C.M. et S.La.) (source : les-notes.fr)