Le ciel est bas et lourd sur l'aéroport de Keflavik. Ari revient après deux ans d'absence. Il a divorcé, il n'a plus de « chez lui » mais veut renouer avec ses souvenirs : son grand-père Oddur, armateur et pêcheur, honneur et fierté du fjord, sa mère adorée morte lorsqu'il était enfant, son père Jakob qu'il a détesté et tant d'images de sa jeunesse. Trois générations ont vécu dans « l'endroit le plus noir du pays ». C'est aussi l'histoire du vent, de la terre d'Islande et de la mer. Jadis, pour être un homme, il fallait affronter l'océan. Désormais la pêche est interdite et la ville a perdu son âme et sa richesse. Il reste les champs de lave, le froid glacial, la neige et la nuit. Érotisme, présence de la mort partagent ce superbe roman avec le rêve de l'amour fou et la mélancolie du temps qui passe. Dans sa belle simplicité, l'écriture quasi magique de Jón Kalman Stefánsson (Le coeur de l'homme, NB février 2013) restitue avec le même bonheur l'envol des perdrix des neiges, l'impérieuse nécessité de la poésie, la beauté des larmes, la profondeur de l'univers et de l'âme humaine. Magnifique et bouleversant. (V.M. et M.-C.A.) (source : les-notes.fr)