Il est au travail lorsqu'il apprend le décès brutal de son père. À l'hôpital de Vichy lui sont remis ses vêtements et les clés de la maison. Désormais seul, il parcourt cette demeure parfaitement tenue où chaque objet figé évoque la sévère personnalité du défunt et ranime le souvenir de leur incompréhension mutuelle. Pour se réconforter, il descend à la cave chercher une bouteille. Dans l'obscurité, il discerne une cage et perçoit une présence féminine? Obsédé par la personnalité de son père, le narrateur, quasiment anesthésié par sa découverte, se comporte de façon totalement irrationnelle, se piégeant lui-même jusqu'à provoquer l'irréparable. Cette dérive solitaire d'un naïf confronté à l'insoutenable vérité est décrite avec une concision, une économie de mots et d'émotion qui renforcent le suspense et le caractère dramatique, totalement absurde de cette lamentable et ténébreuse affaire. Lauréat du prix Goncourt du premier roman pour Un homme effacé (Livre du Mois, NB janvier 2013), Alexandre Postel reprend avec talent, mais sous un angle totalement différent, le thème de l'innocence face au mal et celui de la fatalité. (M.R. et M.-N.P.) (source : les-notes.fr)