Henry Quinson a vécu cinq ans à l'abbaye de Tamié où il a connu personnellement quatre des frères assassinés en 1996 à Tibhirine; il a aussi traduit de l'américain une enquête publiée sur ce sujet. En 2009, Xavier Beauvois l'engage pour l'aider à réaliser « Des hommes et des dieux ». Il doit garantir le réalisme et l'authenticité du film, et servir d'interface entre le monde cinématographique, les familles éprouvées et les communautés religieuses, dont les réactions sont réservées, voire hostiles. C'est cette expérience collective pleine de richesse qu'il raconte ici avec beaucoup de pudeur et d'émotion. D'abord la longue genèse, les nombreuses modifications du scénario initial, les séances de chant, puis les deux mois d'un tournage pas comme les autres au Maroc. Il revit avec bonheur tous ces moments de grâce, l'implication du cinéaste et des acteurs soudés par le même désir de serrer au plus près une vérité et un mystère qui les dépassent. Ce témoignage vivant, émouvant, sans prosélytisme, permet à ceux qui l'ont vu de revivre le film sous un autre éclairage et donne vraiment envie aux autres de le découvrir. (source : les-notes.fr)