La vie s'achève pour Anton Blanc, c'est le temps des bilans. Trois femmes ont marqué son existence : sa mère, son amie Heike, rencontrée à Cambridge pendant ses études loin de sa Suisse natale, et Vréni, tardivement épousée. Anton fréquente davantage les cimetières que les salons? Il se meut dans un quotidien ritualisé, sans surprise ni rencontre, évoluant au milieu d'objets inamovibles. Sa vie, un échec ? Sans doute, mais dans son monde de souvenirs s'impose celui de Heike ; il l'a aimée, l'a laissée partir. C'est en Pologne qu'il ira se recueillir sur sa tombe. L'émotion le surprend enfin ! Par la précision, la sobriété et la solidité d'une écriture limpide, humains et objets s'installent insidieusement dans l'intimité du lecteur, qu'aurait pu agacer cet anti-héros pointilleux et étriqué, dépourvu de toute sensualité. Et cependant ce premier roman d'un Suisse allemand, sans chapitres, au pessimisme étouffant, teinté d'humour noir, envoûte. (source : les-notes.fr)