Que sont devenus les enfants des dirigeants nazis après la défaite, quelle a été la nature de leurs relations familiales ? Ils connaissaient tous l'appartenance de leur père au régime mais n'ont appris qu'à l'issue de la guerre leur rôle exact dans le IIIe Reich. Leurs réactions se sont révélées très variables et vont du déni, voire l'admiration, chez Gudrun Himmler ou Edda Göring, à une violente hostilité chez Niklas Franck, en passant par l'indifférence pour le fils d'Albert Speer. Mais curieusement, peu abandonnent leur nom, ce qui pourtant aurait pu leur offrir un recours pour fuir l'opprobre qui s'y attache. Tania Crasnianski, d'origine française, allemande et russe, est avocate pénaliste. Dans ce premier ouvrage, elle dresse le portrait saisissant de ces hauts dignitaires souvent pathologiquement pervers, mais persuadés d'accomplir leur devoir. Certains avides, arrivistes, assoiffés d'honneurs, d'autres banalement médiocres, presque tous mènent une vie de père de famille modèle et adorent leurs enfants qu'ils élèvent dans le luxe. Riche en anecdotes, bien documentée, cette étude montre la force et la malédiction des filiations, qu'elles soient acceptées ou rejetées. (E.G. et M.S.-A.) (source : les-notes.fr)