Orphelin d’un père communiste, le jeune Lucien devient, dès 1938, assistant d'un libraire spécialisé en livres anciens. Habilement initié aux arcanes du métier, il y acquiert vite ses entrées et devient expert en contrefaçons. Il partage ses amours entre son lapin angora et une belle Italienne, physicienne au Collège de France dans le laboratoire de Frédéric Joliot-Curie. En 1940, les nazis exigent de partager les recherches sur la fission nucléaire à partir de la Pechblende ou dioxyde d'uranium. Se met alors en place un étrange trafic de foulards… Lorsque son patron entre secrètement dans la Résistance, Lucien hésite... Le prologue ouvre sur la quête d’un incunable traité d’algèbre par un professeur à Normale Sup, personnage attachant, rapidement délaissé au profit de celui du jeune apprenti bibliothécaire. En situant l’intrigue dans le cercle très fermé des bibliophiles, Jean-Yves Lacroix (Haute époque, NB octobre 2013) porte un regard original et atypique sur l’Occupation et parvient à y mêler l’action secrète des scientifiques. On retrouve les immanquables portraits humains : délateurs, collabos, résistants, héros et aussi quelques figures pittoresques. En dépit d'une construction souvent elliptique et de certaines afféteries d’écriture, le récit reste intelligent et instructif. (M.R. et A.-M.D.) (source : les-notes.fr)