Le docteur Tissot, né en Algérie en 1951, fut un étudiant décontracté, excellent danseur. Médecin de campagne dans l’Atlas marocain, sa vocation humanitaire est intense. Homme de terrain fraternel, efficace, il entreprend des missions périlleuses au Kurdistan puis en Afghanistan où il supporte bombardements, froid, geôles… Il obtient la confiance des habitants, de Danielle Mitterrand et Bernard Kouchner. Plus tard, il s’oriente vers les politiques de santé et néglige sa famille. Électrocuté lors d’une mission en Haïti, il devient paraplégique. Mais, dès l’année suivante, il est consul à Erbil (Kurdistan), tant son engagement pour la cause kurde est viscéral. Cette autobiographie décrit l’itinéraire insolite d’un praticien devenu diplomate tout en conservant compétence, empathie, lucidité, sens des responsabilités. L’émotion est patente lorsque Frédéric Tissot évoque les liens noués avec patients et amis rencontrés. Il s’interroge sur l’efficacité et les conséquences parfois néfastes des interventions, non coordonnées et de court terme, des ONG. Conscient du fossé culturel séparant les Occidentaux des populations secourues (dont il pratique les langues), il s’insurge contre certaines décisions nationales et internationales. Son courage inouï et sa passion indéfectible suscitent admiration et respect. Ce parcours fait utilement revivre trente-cinq ans de conflits sanglants dans le monde. (S.La. et A.Le.) (source : les-notes.fr)