Anna, loin de son Amérique natale, s'est installée dans la banlieue de Zurich avec son mari Bruno, banquier d'affaires suisse. Elle a tout de la bonne épouse, avec trois enfants et une belle-famille qui vit à proximité. Elle essaie de comprendre ce pays sans heurt, où les trains circulent comme des horloges. Pour combler la vacuité de son existence, elle commence une psychanalyse et s'inscrit à des cours d'allemand. La froideur des relations avec son époux la jette dans des aventures sexuelles hasardeuses qu'elle semble subir passivement? Avec la précision d'un horloger suisse, Jill Alexander Essbaum, poétesse américaine, offre un portrait bien noir d'une Madame Bovary des temps modernes. L'ennui qui ronge une jeune femme au foyer, sans souci financier, est lourd de conséquences. L'auteur multiplie les retours en arrière et le lecteur est pris peu à peu dans l'engrenage, tout comme l'héroïne, dont les aventures sexuelles sans lendemain et les échanges peu plausibles avec son psychanalyste provoquent presque de l'agacement? L'intrigue prend un tour tragique qui ranime enfin l'intérêt. Un premier roman bien écrit, parfois cru, sans aucune sensiblerie. (S.D. et C.Bl.) (source : les-notes.fr)